Introduction
Quel profil pour le collaborateur de demain ? Parallèlement à la fonction du dirigeant, les fonctions des collaborateurs évoluent, au même rythme que l’apparition de nouveaux métiers. Chargé de communication, Assistant RH et RRH, Responsable des méthodes, Responsable numérique et informatique ou encore Responsable du développement des missions de conseil sont autant de fonctions supports dont l’importance grandit chaque jour au sein des cabinets, et qui deviendront essentielles pour soutenir le développement des nouvelles activités du cabinet.
Nous nous attardons aujourd’hui sur les fonctions RH, plus spécifiquement sur le DRH, le Directeur des Ressources Humaines, le RRH, le Responsable des Ressources Humaines et enfin l’ARH, l’Assistant aux Ressources Humaines. Découvrez dans cet article, le profil et les missions inhérentes à ces fonctions RH, mais aussi les compétences et aptitudes attendues. Pour un souci de clarté, nous nous attarderons en particulier sur le responsable RH.
Champs d’intervention
Comme leur nom l’indique, les fonctions RH tournent essentiellement autour de l’humain dans le cabinet, et dans tout ce que cela peut englober. Leur principal champ d’intervention est donc bien évidemment la gestion des fonctions des collaborateurs et de leurs évolutions, de leur parcours professionnel par la gestion des compétences et des formations et la gestion des évaluations et entretiens (le plus souvent annuels) avec leur restitution.
Les fonctions RH jouent également un rôle important dans la communication interne à l’entreprise, en faisant le lien entre les employés et en étant relais entre les associés et les collaborateurs. Cette communication prend aussi vie sous la forme d’un dialogue social et dans la représentation du personnel.
Enfin, les fonctions RH interviennent dans l’administration du personnel, notamment dans le recrutement et l’intégration des nouveaux collaborateurs.
Pour les trois fonctions dont nous parlons aujourd’hui, DRH, RRH et ARH, l’organisation s’organise comme suit : le DRH en tant qu’associé référent, le RRH en tant qu’assistant des associés dans la réflexion et le pilotage de la mise en œuvre et enfin l’ARH, acteur de la mise en œuvre des actions RH par exemple, la gestion opérationnelle des entretiens professionnels et de la formation.
Définition de la fonction Ressources Humaines par Pôle Emploi
Missions
Gestion des fonctions et de leur évolution
Première mission des fonctions RH, la gestion des fonctions et de leur évolution. Cette gestion passe tout d’abord par la présentation de l’organisation fonctionnelle et l’organisation opérationnelle sous forme d’organigrammes, présentant l’analyse des fonctions au sein du cabinet. Représenter ainsi l’organisation de ces fonctions est très utile aux équipes mais aussi à la communication interne, afin d’informer les employés sur le rôle de chacun dans le cabinet et de rationnaliser ces rôles.
Mais pas de rationalisation sans structure : la rédaction de fiches de fonction. Missions, responsabilités, compétences requises, aptitudes recherchées, formation de base si recrutement, liens fonctionnels et hiérarchiques sont autant d’éléments essentiels à la formulation des prérequis liés aux fonctions. La précision est ici la garante d’un recrutement viable et pertinent, avec des mises à jour au fur et à mesure des évolutions de l’organisation.
Gérer les évaluations et entretiens, leur restitution et les parcours professionnels
Les entretiens sont au cœur des missions RH. Il faut organiser le formalisme de ceux-ci en amont, pendant leur réalisation et en aval quand ils ont touché à leur fin. De ces entretiens, le responsable RH en synthétise les données dans un tableau qui servira à orienter le cabinet vers des décisions qui concernent la collectivité, mais aussi les individus. Il devra par la suite aider les dirigeants à mettre en œuvre la suite des décisions prises : prendre les rendez-vous, contrôler la mise en œuvre et communiquer dessus.
Gestion des compétences et des formations
Autre point-clé de la fonction RH, savoir gérer les compétences et les formations est essentielle afin de libérer tout le potentiel des employés. Dès lors, que doit appliquer un responsable RH pour parvenir à ce résultat ? Tout d’abord, collecter les besoins qui ressortent des entretiens ou des fiches compétences requises et analyser les écarts. De ces analyses, dresser un classement des besoins en actions collectives et en formations individuelles et proposer des actions avec des ressources pédagogiques. Ce classement se fait suite à des arbitrages avec les dirigeants ou les managers référents, qui permettra ensuite de formaliser le plan d’action et de budgéter ce dernier.
Ces actions de gestion des compétences permettent alors de définir et formaliser les règles de gestion du plan de formation et de communiquer auprès du personnel. Un bilan qualitatif et un bilan quantitatif seront finalement à adresser aux dirigeants au terme de ces actions.
Gestion de la communication interne
En tant que lien et liant entre les dirigeants et les employés, le responsable RH se porte en intermédiaire et de ce fait participe activement à la gestion de la communication interne. Il informe sur les règles d’absence, les prises de congés etc ; sur le plan de formation et son suivi ; sur l’organisation des entretiens annuels et professionnels ; sur les événements liés à la RH et sur l’intégration des nouveaux collaborateurs.
La communication interne passe aussi par la culture d’entreprise, et en ce sens le responsable RH participe à l’organisation d’événements de team-building, d’afterworks pour renforcer la cohésion d’équipe.
Recrutement et intégration des nouveaux collaborateurs
Selon la taille du cabinet et des ressources disponibles pour le responsable RH, celui-ci aura à collaborer avec des intermédiaires internes et externes sur la question du recrutement. Ces derniers pourront l’aider sur la définition du poste et du profil, mais aussi l’aider à développer son réseau de recherche ou encore pour la sélection et les entretiens. La cooptation est par ailleurs un moyen très efficace de recrutement, qui présente de nombreux avantages. La cooptation c’est la recommandation par un employé de l’entreprise d’un ami ou d’un proche apte à prendre le poste vacant.
Ainsi, au-delà de la recherche du responsable RH une autre recherche alternative, plus « passive », se met en place chez les collaborateurs qui deviennent eux aussi acteurs du recrutement. La cooptation présente de nombreux avantages, tant pour le cabinet que pour le futur recruté : elle permet de qualifier des prospects avant même de potentiels entretiens, les employés connaissant bien la culture de l’entreprise et donc le profil recherché, ils ne vont pas recommander quelqu’un qui ne conviendrait pas. De l’autre côté, le candidat connaîtra déjà l’entreprise et ses attentes par le biais de celui qui le recommande, ce qui réduit donc les risques à l’embauche, tant en termes de coût qu’en termes humains.
Dans le cadre des intervenants externes, il est aussi tout à fait possible de faire appel à un cabinet de recrutement indépendant, à qui l’on délèguera ces étapes et sur qui l’on pourra s’appuyer pour la décision finale et l’intégration dans le cabinet. Pour cette dernière, un circuit d’intégration est à proposer aux dirigeants du cabinet, dans lequel l’on aura cadré les moyens et leur mise en œuvre avec les ressources internes.
Dans le cadre d’un recrutement externe, ex-nihilo, une des principales missions du responsable RH est d’organiser l’attractivité et le réseau externe de recrutement. Cela concerne notamment les écoles, les centres de formation en alternance, les sites de recrutement, les agences d’intérim, attirer les stagiaires etc.
Autres interventions ?
Mais le rôle du responsable des Ressources Humaines ne s’arrête pas simplement au recrutement et à la gestion des compétences comme on peut parfois l’imaginer. Au contraire ses fonctions sont multiples, notamment au sein d’un cabinet d’experts-comptables. Il fait partie intégrante de la mutation des métiers de l’expertise-comptable, qu’il accompagne dans cette transition non seulement numérique mais également humaine. L’évolution des modes de rémunération entrent aussi dans son champ d’intervention, afin de répondre aux nouvelles demandes des employés, ou dit autrement aux demandes des nouveaux acteurs du marché du travail.
La qualité de vie au travail est une thématique toujours plus importante dans les cabinets, et le responsable RH dans ce contexte en devient également responsable. Il doit ainsi veiller aux relations internes, à la recherche d’attractivité pour attirer de nouveaux talents mais aussi conserver les siens et doit enfin veiller à l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.
A plus d’un titre, le responsable RH possède une casquette happiness manager, un poste qui se développe depuis plusieurs années, issu des différents bouleversements du monde du travail. Cet équilibre peut être atteint par une organisation du travail repensée, en favorisant la mobilité et le travail à distance par exemple. Qualité rime également avec sécurité, la sécurité du travail n’étant jamais à être négligée par le responsable RH.
En outre, il a un rôle à jouer dans l’évolution du management, par l’accompagnement et l’assistance qu’il peut apporter aux managers.
Responsabilités
Poste essentiel dans le cabinet, le responsable des Ressources Humaines possède de nombreuses responsabilités. L’interaction quotidienne avec les dirigeants l’oblige à de la rigueur et de la pertinence dans l’expertise qu’il peut apporter sur les questions RH, dans le conseil qu’il apporte aux dirigeants et la définition de la stratégie RH, ainsi qu’à l’harmonisation des process RH dans le cabinet. Cela passe par un reporting régulier des actions réalisées, en surveillant les dysfonctionnements mais en proposant également les solutions.
Le responsable RH doit ainsi formaliser ces process sur des tableaux de bord et des applications adaptées, veiller à leur efficacité en se tenant à jour des pratiques et des réglementations liées à ces pratiques.
Par son statut, le responsable RH détient de nombreuses données et informations, parfois intimes ou sensibles sur les membres du cabinet, et se doit donc de veiller à la confidentialité.
Compétences et aptitudes
Outre les traditionnelles compétences et connaissances en gestion des ressources humaines, évidentes et indispensables à maîtriser (recrutement, gestion des plans de formation, gestion des entretiens annuels et professionnels), de connaissances en droit social et de la maîtrise des outils bureautiques et RH ; le Responsable RH en sa qualité de manager doit également maîtriser les méthodes et connaissances en gestion de projet.
Cela comprend des connaissances sur les leviers de motivation au travail, de savoir organiser et animer des réunions, de communiquer en interne mais aussi de maîtriser les concepts des fonctions au sein des entreprises et l’organisation des services au sein d’une organisation ou encore de manager des projets transverses.
Au-delà de ces hard-skills, ou savoir-faire, le responsable RH doit aussi posséder certains soft-skills, savoir-être, propres à sa fonction et à ses missions. Être force de proposition et pro-actif, pédagogue et savoir entrainer les dirigeants et les collaborateurs dans les projets, autrement dit posséder une forte empathie tout en gardant une certaine force de caractère. Avoir des faciliter à formaliser les actions et leur reporting, autrement dit posséder de grandes qualités de communication, ce qui implique de fait d’avoir une aisance relationnelle en interne tant avec les dirigeants que les collaborateurs. Savoir convaincre et être patient, avoir un esprit d’analyse et de synthèse.
Profil
Le responsable RH, par sa formation technique et pratique sur la gestion des ressources humaines, aura déjà été en situation de gérer des process RH et de travailler avec des outils spécialement conçus pour sa fonction. La fonction RH va au-delà de la gestion sociale et de la paie. Il s’agit d’aider les associés à gérer les fonctions et parcours professionnels, les processus d’intégration de collaborateurs etc…..
Au-delà de savoir-faire évidents, il se doit d’être innovant et apprenant, discret, efficace, convaincant et surtout à l’écoute. En tant que principale liaison entre la direction et les collaborateurs, la communication et l’écoute sont deux qualités particulièrement attendues, pour un responsable qui doit gérer entre des besoins et des attentes différentes mais toujours dans un objectif commun.
Indicateurs
Indicateurs de moyen | Indicateurs de performance | |
Formation | Nombre de personnes formées Nombre de jours de formation suivis Taux de réalisation du plan de formation dans le délai déterminé Comparaisons pluri annuelles | Progrès réalisés en entretien et sur le terrain |
Recrutement | Constitution et évolution du réseau de recrutement | Délai de recrutement Réussite des intégrations |
Actions RH | Respect du calendrier des réunions | Planification pertinente Respect des actions et des délais souhaités Succès des événementiels internes |
Conclusion
On l’a vu le responsable RH, et par extension le DRH et l’ARH, n’ont pas de missions parfaitement délimitées. Le responsable RH possède un rôle dont les prérogatives limites sont à fixer en fonction des moyens et des objectifs. Sa responsabilité est à valoriser et tout comme l’assistant RH, une évolution de carrière est tout à fait possible dans un cabinet en croissance tandis que ses projets et son management seront eux aussi toujours en évolution en parallèle.
De fait, son rôle est à développer en élargissant les fonctions au fur et à mesure, en lien notamment avec les fonctions managériales et de communication. Il est toutefois important de veiller à éviter un rôle juridique qui pourrait devenir dominant dans cette fonction.
Pour aller plus loin
Les formations RH
Mettre en oeuvre une fonction support « Assistant(e) RH, RRH »
Les essentiels en droit du travail pour RH – Gérer la relation individuelle de travail